Wednesday, March 29, 2006

Si se puede!



Non, ce n'est pas une photo des nombreuses manifs qui nous occupent tant en France. Il s'agit d`étudiants et de travailleurs hispanophones vivant aux USA illégalement.
Afin de retrouver les bonnes grâces des électeurs, les dirigeants Républicains n'ont rien trouvé de mieux que de faire appel à une nouvelle peur: l'étranger sans papier.`` Àu secours nos frontières sont poreuses``s'époumonne Lou Dobbs sur CNN.
Les sans papiers sont entre 8 et 12 millions aux USA. 92% ont un emploi, et pour cause, parce que l'état fédéral ne dispense pas la manne sociale que l'on connait en France.
Les immigrants clandestins viennent surtout du Mexique proche, mais aussi de toute l'Amérique centrale et même d'Asie .
En fait les USA ne pourraient pas vivre sans cette main d'oeuvre exploitable et à bas prix. Une journée `sans` immigrants à Los Angeles avait montré qu'ils sont indispensables à la bonne marche de l'économie.
Une partie des conservateurs tient même à les laisser vivre illégalement tant cela exerce une poussée négative sur les salaires.
Mais Bill Frist, candidat à la succession de Bush et chef de file des Républicains au Sénat les a pris pour cible. Son projet de loi visait à criminaliser les illégaux (et tous ceux qui leur porteraient secours!) On imagine le nombre de bus nécessaires pour déporter 12 millions de personnes, et le manque de main d'oeuvre qui en résulterait.
Seulement cette fois-ci, les latinos sont descendus dans la rue, accompagnés de leurs condisciples de toutes races et ont montré qu'il fallait compter avec eux. Les latinos naturalisés américains risquent maintenant de voter avec les Démocrates lors des législatives de l'automne.

Alors que les lycéens défilent dans les villes de France pour s'accrocher au statu quo, les lycéens américains défilent dans les rues américaines en signe de solidarité avec leurs voisins sans papiers. Plus d'1 million et demi d'immigrants légaux viennent participer chaque année au rêve américain, alors qu'un nombre encore plus grand s'approprie le rêve illégalement. On dirait qu'ils n'ont pas entendu les critiques d'ATTAC!

Monday, March 27, 2006

Springtime in Washington


For those of you still mired in cold weather, it is springtime in Washington DC.
Not only are we having a great cherry blossom season, but George Mason's basketball team is also blossoming. We, because it is always "we" when the local team is winning, have made the final four of the NCAA. The game yesterday aginst U-Conn was nothing short of a miracle. We were very excited at home, the fans were very excited in DC and the kids were besides themselves in Fairfax.
It is the great thaw.
On a par with the great melting of the ice cap over Greenland, we are witnessing the great meltdown of the vaunted Bush Administration. The Neocons'Founding Fathers cannot find hard enough words to condemn Bush, villify his policies and suspect his very competence. Francis Fukuyama, Bill Kristol, and a few other charter members acknowledge their terrible mistakes. Is it Damascus or Canossa? Now even the press, after 3 years of quasi soviet"patriotic"kowtowing has finally discarded its vows of silence, if not outright adoration, and from George Will to Bob Novak, we read that something is indeed rotten in the kingdom.
The ice floes are breaking .
What triggered the great iceberg runoff? Was it the incredible ineptitude of a gutted government faced with Katrina? The real hurt caused to seniors, a real voting group, by the Medicare reform, the Abramoff, DeLay, Cunningham, Valerie Plame, or Claude Allen scandals?
Maybe the war in Iraq is not going according to plan? Or is the citizenry tired of waiting for Bin Laden's arrest and the discovery of WMDs? Perhaps domestic spying, the ruin of America's reputation abroad, or a surfeit of arrogance.

Whatever the reason, the icebergs are melting faster than predicted, sea levels are rising and barring an October "surprise", (get the duct tape ready) it looks as if the Democrats might be in charge of Committees , hearings and subpoenas next fall. Chairman Conyers, Chairman Rangel, get ready , set, go!Ouch!
I bet you that the campaign motto on the Republican side will be: "vote Republican or Bush will be impeached".
Whatever happens, we still have the blossoms, and the Green and Gold! Go Mason!

Saturday, March 18, 2006

Paris-Las Vegas





I have just returned from a conference in Las Vegas.
The setting is beautiful, the mountains encasing the desert were still covered with snow. I spent my time in the MGM Grand, a city in the city with dozens of shows, excellent restaurants and thousands of what used to be called one-armed bandits. The entire city is full of casinos , with black jack tables, roulettes and other kenos. I did not have as much luck as last time.
What struck me this year in Vegas was the high number of students on spring break. American students, who study hard, because their studies cost them a lot, but also play hard when on a break. Las Vegas was full of students, beer in hand, gambling , gawking at the neon lights or lined up for tickets to hear Billy Joel. A lot of them were sunburned, most were laughing or at least were wearing large smiles.
Contrast this with the faces of French students, as ou see them on French TV news. They are in the streets, wrapped up in palestinian mufflers, rioting against the police because a new law is changing employment rules. All you see is rage, despair, fear and illusion.
Are American students immature and vacuuous or optimistic and confident? Are their French counterparts politically savvy, and more intellectually aware or belated children of the eternal nanny state with separation anxiety?
I find it interesting that the students whose studies are paid by the taxpayer and are about to start a life in a country with some of the highest social protection on earth are despairing, while their American colleagues, saddled with huge student loan debts and a job market without any safety net are partying!

Wednesday, March 08, 2006

Dans la rue.




Dans mon petit coin d'Amérique, j'ai droit tous les soirs à une demi-heure d'information en français, grâce à France2. Heureusement que mes voisins américains ne regardent pas cette obscure chaîne, consacrée aux télévisions étrangères, du journal polonais a celui du Sri lanka , en passant par tous les tons des langues asiatiques.
Pourquoi ``heureusement`` me dites vous? Eh bien, notre pays, déjà en butte à des plaisanteries peu méritées de ce côté-ci de l'Atlantique, serait définitivement ridiculisé si ils se rendaient compte du système politique qui y sévit depuis quelques générations.

Nous sommes censés élire, librement, des parlementaires, qui eux sont censés débattre , et aboutir par un vote démocratique aux lois qui régissent la société. Comme lesdits parlementaires viennent de diverses horizons politiques, les lois, forcément, sont des compromis qui tiennent compte des droits et devoirs de tous les citoyens.
Mais au lieu de cela, la rue s'est emparée du pouvoir. C'est la négation de la démocratie parlementaire. C'est l'avantage à celui qui crée le plus de chienlit et qui fait le plus peur à l'éxécutif. L'affaire du CPE en est un bel exemple , le référendum sur la constitution Européenne, hélas, aussi...:
Avant tout, il faut savoir que les emplois ne sont jamais créés par l'Etat, mais par des entrepreneurs. Mais soit....
Le gouvernement propose une loi d'aménagement du travail pour les jeunes, à la hâte, en réaction aux émeutes des banlieues.
Les partis de l'opposition et les syndicats (pourtant fort peu représentatifs) agitent les étudiants.
Et on descend dans la rue.
La méthode est la même pour les infirmières, les camionneurs, les pêcheurs etc..
En plus de la méthode manifs-grêves, il y a failite du modèle français auquel on s'accroche depuis 1936.

Dans mon comté de Fairfax, on est trop occupé pour faire des manifestations. La Virginie est un `Right to Work State`, c'est à dire un Etat où les syndicats ne peuvent faire de piquets ou forcer des ouvriers à se syndiquer. Et cependant les statisques laisseraient un français rêveur....

Sur 1 million d'habitants, le revenu moyen par famille est de 90 000$.
Seuls 8% des habitants ne sont pas assurés sociaux. Les blancs ne sont que 69% et 35% des ménages ne parlent pas anglais à la maison. 135 000 habitants sont nés ailleurs, et on reçoit chaque année plus de 20 000 immigrants légaux. Les sans-papiers sont certainement plus nombreux, mais en l'absence de toute aide sociale, à part l'accueil obligatoire à l'hopital et à l'école, ils trouvent tous du travail en grande majorité.
Le taux de chômage est de 2,4%, et le barême moyen des impôts sur le revenu est de 15%.
L'essence coute 50 centimes le litre. Et, bien que les études supérieures coutent cher (entre 15 000 et 45 000 dollars par an), plus de 70% des jeunes bâcheliers s'y inscrivent.
Bien sûr, comme Mme Aubry n'a jamais été élue ici, on travaille entre 40 et 70 heures par semaine. Les congés-payés sont limités à une dizaine de jours, et on ne connait ni les allocations familiales, ni le 13 eme mois, ni les ASSEDIC.
Mais avant de condamner l'économie ``ùltra-libérale``, nos petits manifestants anti-CPE feraient bien de faire un petit voyage d'études à Fairfax, en Virginie.

Sunday, March 05, 2006

A Sunday in Virginia





What is there to do on a blustery and cold Sunday in Springfield? Call France and check that everybody is all right. Check e-mails and a few European newspapers. My favorite ritual is to read the Washington Post from beginning to end. On Sundays, it is quite heavy with ads for neighboring stores, comics, the Book section, the Art section, the Travel section, and the magazine.
The Oscars will be awarded tonight. For a change, instead of the usual Hollywood fare of car chases, rivers of blood and assorted monsters, the movies nominated for the 2006 Oscars are of a more intellectual fare: Syriana, Munich, Crash, and my favorite, Georges Clooney's "Good night and good luck". The conservative press is already complaining......
But what is there to do after the paper has been read, the bracing walk is completed, and the Chinese homework is finished? Not really tempted by yard work, and even less by a trip to the mall, we opted for the National Gallery. Located near the Capitol, we were tempted by a temporary exhibition of Cezanne's work. We braved the Springfield mixing bowl, navigated the maze of security construction that has disfigured Washington and were able to glimpse some of Cezanne's work behind a wall of eager art lovers, their ears glued to their audio-guides.
Never mind Cezanne, we are always happy to visit our old friends, Monnet, the Flemish masters, and the very underrated American painters of the 19th and 20th century.

Refreshed with the magnificence of the National Gallery, and basking in the golden sunset of late winter, we are ready for the work week, the commuting, and even the wintry mix we have been promised.

Wednesday, March 01, 2006

Les voyages forment la jeunesse.




Il y a un intéressant parallèle à faire entre les réactions des français et celle des américains en ce moment. Aux USA, tout le pays est en train de se passioner pour la défense de ses ports. À l'annonce du rachat de P&O par Dubai Ports, la presse et la classe politique, unie pour une fois dans un bel élan bi-partisan, se mobilisent contre la mondialisation. D'éminents économistes, tel Robert Reich, ont beau rappeler que de nos jours, il n'y a plus de drapeau national sur les grandes entreprises, rien n'y fait. Les 6 ports américains doivent rester américains.

En France, même combat. Aprés l'interdiction de vendre Danone à Pepsi-Cola, puis le mariage forcé de Suez à GDF pour échapper à un contrôle italien (bizarre, ils ne font plus partie de notre Europe ceux là?), voila qu'on se bat pour empêcher l'entreprise Mittal de reprendre notre Arcelor national.... enfin presque.
J'ai grandi à l'ombre des hauts-fourneaux d'Usinor, la Karlshütte construite par Bismarck en 1882, devenue ensuite Sollac, puis Arcelor. Allemande, puis française, puis européenne, avec des capitaux du monde entier. Voila une progression adaptée au monde du XXIeme siècle. Mittal, est une compagnie mondiale, avec à sa tête un indien et des bureaux à Londres.
Le véritable problème français est la frilosité de ses dirigeants qui refusent de dire la vérité à leurs électeurs: on ne peut plus vivre comme sous Colbert ou Napoléon III.

Une autre fausse bonne idée, c'est l'obsession des français pour ATTAC, l'altermondialisme, et les impôts mondiaux en tout genre ``pour aider le tiers-monde`` ou pour ``éradiquer la pauvreté``. À part la presse parisienne, les soi=disant sommets alter-mondialistes sont passés vastement inaperçus dans le reste du monde. Tous ceux qui connaissent un peu l'Afrique savent que la pauvreté dans ce continent ne sera pas éffacée par des concerts de Bono, des exhortations de Chavez ou de Jack Lang. Je me souviens d'un Comité Monétaire à Bruxelles où les ministres des finances de l'Euro avaient conclu : ``Le seul système est le système américain , mais personne ne peut le dire en public``
La taxe Tobin n'ayant pas survécu à son auteur, Chirac a proposé un impôt sur les déplacements en avion. Outre qu' en démocratie un impôt ne peut être levé et contrôlé que par un parlement élu par le peuple (un peuple mondial? Le Hamas? Les FARC? ATTAC? Mugabe?) j'imagine qu'une telle taxe plomberait rapidement l'essor de notre fleuron national , ou Européen, l'Airbus A 380.

Au lieu de taxer les déplacements hors de chez soi, Chirac ferait bien au contraire d'encourager, par des exonérations fiscales, tous les français assez curieux pour aller voir ce qui se passe en Chine ou en Corée, pays qui sont sur le point de transformer l'Hexagone en charmant parc touristique. ils en reviendraient avec une salutaire frousse et se décideraient , peut-être, à rejoindre le siècle.