Monday, October 19, 2009

Le dilemne de l'Afghanistan.




Le président Obama a mis de côté ses dossiers les plus brûlants pour rédiger une nouvelle doctrine en Afghanistan. Le général Mc Chrystal lui a fait un rapport alarmant d'où il ressort que si rien n'est fait, nous sommes en train de perdre la guerre. Les Talibans, surtout composés de Pashtouns du sud du pays, reprennent du terrain, et, pire, ils semblent avoir gagné l'adhésion de la population. Non pas que les Afghans souhaitent retourner au Moyen Âge, mais parce qu'ils parient que l'OTAN va tourner casaque, et, sous l'influence de son opinion publique, ne va pas rester longtemps. Alors, autant faire allegiance aux prochains maitres, qui, eux, ont tout leur temps. Le président Obama, a le choix entre partir, abandonner à nouveau l'Afghanistan (ce que souhaitent ses électeurs), ou rester, mais avec une force accrue de 40 000 hommes supplémentaires et faire un nettoyage du pays. Son Vice-Président, Joe Biden, est plutôt partisan d'un retrait, mais remplacé par des opérations de commando ciblées avec assassinat des chefs Talibans par drones (14 des 16 dirigeants d'Al Qaeda ont été éliminés de la sorte.
Si les USA quittent l'Afghanistan, leurs ennemis y verront une preuve de faiblesse , et la sécurité des américains s'en trouvera menacée.
Le problème pour l'OTAN, est qu'il s'agit de sa première mission avec combat réel hors région. Un départ d'Afghanistan signifierait non seulement la fin de l'OTAN, mais aussi la fin de la protection américaine de l'Europe. Les Européens , dont les budgets militaires collectifs a 27 n'arrivent mëme pas à la hauteur du budget du Pentagone, devraient faire passer une bonne partie de leurs dépenses sociales à leur protection militaire. Un Sénateur de l'Ohio était d'avis que les USA sont suffisemment bien protégés dans leur territoire depuis le 11 septembre, pour ne pas devoir trop s'inquieter.
Les Européens de l'OTAN, membres de l'ISAF, sont ils prêts a contribuer davantage? Faut -il s'étonner qu'Obama réfléchisse à la question sans les consulter? L'Allemagne et autres membres pusillanimes vont-ils changer les fameux Caveats qui les empêchent de tirer un coup de fusil?
Les français ne s'en rendent pas compte, mais l'avenir de leur défense se joue à la Maison Blanche et se jouera sur le terrain en Afghanistan. Mais si à chaque fois qu'un soldat meurt on fait des funérailles nationales, on n'a pas vraiment envie de se défendre.
Il y a fort a parier qu'Obama va opter pour une augmentation de 40 000 troupes. Combien seront francais?

Saturday, October 10, 2009

Istanbul



Après le G 20 à Pittsburgh, j'ai suivi la cravane financière à Istanbul. Là, les grands argentiers étaient chargés de mettre en oeuvre les instructions de leurs maitres du G 20. Le FMI tenait en effet son Assemblée Annuelle en Turquie. Outre les bonnes nouvelles de la sortie de crise et de la reprise, cette conférence m'a donné l'occasion de revisiter ce pays, véritable passerelle entre l'Orient et l'Occident. J'en revient renforcé dans l'idée que la Turquie doit rentrer dans l'Union Européenne. Les turcs sont différents des français, mais pas plus que ne le sont les Bulgares ou les Lettons. Istanbul et ses 12 millions d'habitants est plus à l'ouest que Chypre. Tous les véhicules sont Européens. Tous les prix sont affichés en Euros. La Turquie a traduit pratiquement tout l'acquis communautaire dans sa législation (plût à Dieu que la France en ait fait autant!). Ils ont même aboli la peine de mort. Il y a accord douanier total entre l'UE et la Turquie et libre circulation de nos citoyens sans visa. Alors que craignent les français? A-t-on oublié que le Bourgeois Gentillhomme voulait marier sa fille au Grand Turc?, Le Grand Mammamouchi? Les Turcs qui manient peu la langue de Shakespeare, parlent par contre volontiers la nôtre. A-t-on oublié La Porte, ou Le Divan? L'UE sortirait trés renforcée de l'acquisition stratégique de ce pays aux 75 millions de consomateurs de ses produits, qui doublerait aussi sa flotte, sans parler de son armée. L'Islam dites-vous? La Turquie est un pays strictement laic et l'armée veille sur l'héritage d'Ataturk. J'ai d'aileurs vu moins de foulards Islamiques à Istanbul qu'à Paris. Et puis , bien sûr, les français ne sont pas racistes.