Thursday, February 10, 2011

DSK au charbon?


On peut lire dans le Point qu'Anne Sinclair ne souhaite pas que son DSK de mari fasse un deuxième mandat au FMI. En clair, ça veut dire que DSK fait un timide essai pour faire remonter ses sondages.
Il y a au moins deux raisons majeures pour que M. Strauss-Kahn reste à Washington:

La première, est qu'il est un excellent directeur général du Fonds Monétaire, à un moment ou le G 20 vient de lui confier 500 mille milliards de dollars pour faire sortir la planète de la crise. Une belle marque de confiance. Il est à un poste qui lui confère bien plus de puissance que celui de président d'une république qui n'est qu'un vingt-septième de l'UE.
Depuis 1944, il y a un accord tacite que la Banque Mondiale sera toujours dirigée par un américain, alors que le FMI reviendra toujours à un Européen. Si cela confère un pouvoir non-négligeable à l'Europe, ça ne laisse pas d'iriter les pays dits ``émergents``, bien plus dynamiques que l'Europe, qui revendiquent maintenant le droit à diriger cette institution. Plus grave, les deux ou trois derniers directeurs du FMI se sont servis de leur poste à Washington...comme tremplin pour faire de la politique intérieure. Ca a réussi à Horst Koehler, devenu président de l'Allemagne, moins à Rodrigo Rato qui n'a pas été élu au PP en Espagne. Si DSK venait à quitter le Fonds à mi-parcours, nul doute que les Européens risquent de perdre ce poste à jamais.
La deuxième raison, est que M. Strauss-Kahn, un des meilleurs économistes de son temps, qui a gardé la France dans l'Euro sous Jospin, qui a acquis un point de vue panoramique de l'économie mondiale à Washington, va devoir faire face au dilemne de Jacques Delors. Ce dernier, brillant économiste, formidable dirigeant de la Commision de l'UE, a refusé de se présenter à des présidentielles où l'Élysée lui était présenté sur un plateau d'argent. Il a vu en effet que la droite s'opposerait à son gouvernement, et que son propre parti, le PS, toujours engoncé dans sa carapace Marxiste-Léniniste, ne le suivrait jamais sur la voie des réformes, par force libérales et de rigueur. Il y a fort à parier que DSK se pose les mêmes questions.